Plante du mois : faînes (hêtre commun)

Connaissez-vous le fruit du hêtre (Fagus sylvatica) appelé « faîne » ?

Petites et de forme triangulaire, les faînes sont enfermées dans une cupule hérissée d’épines molles, une sorte de « bogue » – bien plus petite que celle de la châtaigne – qui s’ouvre en quatre à maturité.

Le hêtre fructifie en automne. Pas de précipitation, attendez que les cupules soient tombées au sol pour les ramasser, entre septembre et octobre, gage de leur maturité. Les faînes y seront regroupées par deux ou trois. Vérifiez qu’elles ne présentent pas de trou, au risque qu’elles n’aient déjà été visitées par quelque gourmand …

Petit truc de terrain pour un gain de temps précieux lors du ramassage : les faines vides présentent des faces concaves tandis que les pleines présentent des faces convexes 😉

Chacune renferme une amande, une graine, qui peut rappeler par son goût la noisette.

La tentation est grande alors de vouloir en ramasser à la pelle et de s’en empiffrer. Attention toutefois car la faîne, bien que riche en lipides (40%) et en glucides, a un péricarpe contenant de la fagine, une substance toxique qui peut provoquer à haute dose des troubles intestinaux et des maux de tête, allant jusqu’à des délires voire des convulsions. Tenez-le-vous pour dit, pardi !

Il n’empêche qu’une fois écorcées, les faînes sont délicieuses. Crues (en petites quantités alors), grillées pour l’apéro, bouillies et réduites en purée comme le pratiquaient les Amérindiens, elles offrent une large palette de recettes qui raviront les papilles.

Le hêtre, « roi des forêts », est donc un seigneur généreux pour nous, humains, mais également les autres animaux de la forêt (cervidés, rongeurs, oiseaux…) !

Comme pour beaucoup d’autres arbres cependant, sa fructification est irrégulière et n’est abondante que tous les deux à trois ans environ… parfois plus. Patience encore une fois. Cette année est-elle la bonne dans votre région ?

Découvrez la fiche botanique complète du hêtre commun sur notre site

Photos : Cuisine sauvage et Tela-Batonica (Francis MIGNARDOT [CC BY-SA 2.0 FR]), placé sous licence Creative Commons, tout comme l’ensemble des productions de Cuisine sauvage

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