Sent bon, barbotine, herbe aux vers … ces noms vous évoquent-ils quelque chose ? Et si on vous chuchote tanaisie (Tanecetum vulgare), cela vous parle-t-il davantage ?
Des corymbes de capitules jaune d’or en « boutons » comme des marguerites sans pétales, des feuilles finement découpées très aromatiques, une tige dressée et rigide, cette grande vivace qui fleurit de juin à octobre passe difficilement inaperçue dans la famille des Asteraceae. Son nom latin Tanacetum vulgare traduit bien le caractère commun de la tanaisie qui pousse en milieux ensoleillés, en terrains vagues, sur les friches, berges, entre sol et cailloux, tous ces endroits ni valorisables ni rentables où l’on hésite à s’aventurer et que l’on s’acharne à faire disparaître. Pourtant, vous serez peut-être attiré par son odeur balsamique forte, camphrée …
Inutile de chercher plus loin l’origine de son nom populaire d’herbe aux vers et pourquoi elle est utilisée comme insectifuge et vermifuge. Dans le poulailler, le pigeonnier, le rucher, le panier du chien, en purin … nos aïeuls ne tarissent pas d’éloges à son sujet pour ce qui est de chasser puces, poux, mites, etc.
Si d’un côté la tanaisie éloigne les parasites, elle attire de l’autre les férus de mathématiques. Ses petites fleurs tubulaires regroupées au sein des capitules partagent, tout comme les structures au cœur du tournesol, une organisation qui obéit à la suite mathématique dite « de Fibonacci », où chaque nombre est la somme des deux précédents (1, 1, 2, 3, 5, 8, 13, 21, 34… et ainsi de suite jusqu’à l’infini).
Pas de hasard, ni de dimension spirituelle là derrière. La nature affectionne particulièrement ces nombres car ils permettent d’optimiser l’espace sans laisser de vide. Pour reprendre le tournesol, ses petites fleurs tubulées sont disposées en deux spirales tournant en sens contraire. Dans un sens, vous en compterez 21, dans l’autre 34.
Vous aventurerez-vous davantage en terrain vague la prochaine fois ?
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Photos : Tela-Batonica (Mathieu MENAND, Frédéric MELANTOIS [CC BY-SA 2.0 FR]), placé sous licence Creative Commons, tout comme l’ensemble des productions de Cuisine sauvage.
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